Inductions Hypnotiques

Exemples de scripts

  Vous trouverez ci-dessous quelques exemples d’induction hypnotique, suivant les quatre formes principales d’Hypnose. Gardez à l’esprit que ce ne sont que des exemples, lesquels ne représentent qu’un infime fragment des multiples possibilités de chaque forme d’Hypnose, d’autant plus qu’il ne s’agit ici que de la partie « induction hypnotique » et non de la « phase de travail » où, finalement, se joue le plus important… De plus, quelle que soit la forme d’Hypnose pratiquée, une vraie induction hypnotique est toujours improvisée par le thérapeute au moment de la séance d’hypnose. Elle se fait « sur-mesure » pour la personne, selon le moment, le point où en est la personne de sa vie, et l’intuition du thérapeute. Les exemples ci-dessous peuvent donc vous montrer une vision parmi d’autres du travail hypnotique, mais ce dernier ne peut se réduire à ces quelques démonstrations et, surtout, on ne pourrait utiliser les-dit exemples pour une application thérapeutique réelle. Même en auto-hypnose, il est conseillé de suffisamment connaître le processus hypnotique pour se laisser aller à la magie du moment… Bonne lecture et bonne écoute ! Olivier Lockert Enseignant International en Hypnose thérapeutique  

Exemple d’induction hypnotique en Hypnose Classique

Commençons par le commencement : les techniques dites « classique » représentent la source de toutes formes d’Hypnose.
Milton Erickson a gardé toute sa vie, dans sa pratique, les bases de l’Hypnose traditionnelle de James Braid ou du Pr. Bernheim – la fixation du regard ou de l’attention, par exemple, dont il n’est nulle part question dans les livres d’Hypnose Ericksonienne et qui, pourtant, est tout à fait évidente lorsque l’on voit Erickson pratiquer!

Si certains hypnothérapeutes des premiers temps avaient un caractère dominant, ce qui était propre à l’époque, il ne faut pas généraliser la caricature du « Dormez, je le veux ! » Les thérapeutes du XIXème siècle étaient aussi intelligents et sensibles que nous pouvons l’être aujourd’hui, et la plupart pratiquaient avec douceur.
De fait, les hypnothérapeutes actuels utilisent quotidiennement les techniques issues de l’Hypnose Classique – même lorsqu’ils s’en défendent : il est de bon ton d’être « en synchro » avec son patient (cela vient de Mesmer, en 1750), toutes les inductions débutent par une phase de focalisation de l’attention (cela vient de James Braid, fondateur de l’Hypnose, en 1841, et cela portait même son nom au début), on active les mécanismes inconscients, hors du champ de conscience de la personne (suggestions et métaphores, qui existent depuis les débuts de l’hypnose), on fait des suggestions directes camouflées (on en trouve à foison dans les livres d’hypnose des années 70) ou des suggestions indirectes (on en trouve des exemples dans le premier livre de James Braid, dès 1843) ou des « rêves éveillés » (sortes de métaphore inventée par Robert Desoille, dans les années 30-40), on utilise du signaling (réponse de l’Inconscient, technique formalisée par Cheek et Lecron à la fin des années 60), on fait des régressions (techniques découverte par Pierre Janet, dans les années 20). Etc.

En fait, on ne devrait pas parler d’hypnose « Classique », mais d’Hypnose… tout court. Les autres formes étant des variantes de celle-ci, originelle : l’hypnose de spectacle, l’hypnose d’Erickson, la Nouvelle Hypnose, l’Hypnose Humaniste, par la suite.

Pour cet exemple, nous adopterons un langage simple et direct, afin de guider la personne (suivant des mécanismes psychologiques maintenant mieux connus) et d’obtenir par la suite les phénomènes hypnotiques nécessaires à la thérapie (métaphores). Ainsi, on pourra utiliser les techniques de l’Hypnose Classique (sans les humiliations et désagréments occasionnés parfois par certains « artistes » de spectacle…) et l’autonomie de la personne sera toujours préservée.
On pourra même rendre utiles les phénomènes hypnotiques les plus curieux, de manière symbolique. Par exemple, le test des mains serrées, traditionnel, pourra symboliser la force à laquelle la personne tient à ses rêves, ou devenir la métaphore thérapeutique d’une « irrésistible force, que personne ne parvient à contrer » (personne ne peut séparer les deux mains de la personne) ou du « développement d’une puissance intérieure telle que le « charbon ancien », prisonnier à l’intérieur, se transforme doucement, mais sûrement, en le plus pur diamant » (parallèle entre la pression irrésistible des mains, emprisonnant la matière à transformer, et la création d’un état psychologique de la personne plus sain, purifié, etc.). La réouverture des mains symbolisera alors la libération de la personne métamorphosée, par exemple, comme deux mains qui s’entrouvrent pour « laisser apparaître le joyau qu’elles contiennent« .

Ainsi, on ne fait pas de spectacle et on n’est pas forcément « dominant » quand on pratique l’Hypnose Classique. On « fait de l’Hypnose », comme des milliers de thérapeutes l’ont pratiqué et la pratiquent encore, depuis presque 200 ans…

Exemple d’induction rapide de Dave Elman (Hypnotherapy, 1964) :

Demandez à votre sujet de serrer ses mains devant lui, puis dites… « Prenez une grande et profonde respiration, remplissez bien vos poumons et tenez l’air pendant une seconde… Maintenant, soufflez et fermez les yeux… Et laissez-vous détendre…
Débarrassez- vous des tensions superficielles de votre corps et laissez les épaules se détendre. C’est bien de vous détendre aujourd’hui. 

Posez maintenant votre conscience sur vos paupières. Vous savez que vous pouvez admirablement bien détendre ces yeux. Vous savez que vous pouvez détendre ces yeux tellement profondément, cela aussi longtemps que vous choisissez de garder cette relaxation, et les paupières ne fonctionneront simplement plus…
Et quand vous savez que vous avez fait ça, gardez toujours cette relaxation et faites un bon essai : assurez-vous qu’elles ne fonctionnent pas… Et remarquez comme elles se sentent bien. Testez-les vraiment… c’est ok (pause). C’est bien. Arrêtez d’essayer et laissez-vous bien détendre… encore plus. 

La qualité de relaxation que vous avez créée dans vos yeux est la qualité de la relaxation que j’aimerais que vous laissiez aller dans tout votre corps. Prenez donc cette relaxation et apportez-la jusqu’au-dessus de votre tête… Et envoyez-la vers le bas de votre corps, du dessus de la tête au bout de vos orteils. Laissez aller chaque muscle… Laissez aller chaque nerf. Laissez aller chaque fibre… Et laissez-vous dériver beaucoup… plus… profond… détendu. Voilà, vous l’avez ! 

Approfondissons maintenant vraiment cet état. Dans un moment, je vous demanderai d’ouvrir et refermer vos yeux. Quand vous fermerez les yeux, envoyez une vague de relaxation par votre corps, tellement rapidement que vous permettrez ainsi à la part physique de vous-même de se détendre… Dix fois plus profond. Voulez-le et vous l’aurez. Laissez vos yeux s’ouvrir… et fermez les yeux… Et vraiment… laissez aller. Sentez votre corps se détendre, encore davantage. Vous le faites très bien.  Dans un moment, je vous demanderai encore d’ouvrir et fermer les yeux. Au moment où vous fermerez les yeux, doublez cette relaxation physique !… Laissez-la vraiment se développer en vous deux fois plus profondément. Laissez vos yeux s’ouvrir… et se refermer… Plus profond… Plus profond… Détendu.  Dans un moment, nous le ferons une fois de plus… Et remarquez à quel point cela se fera tout seul pendant que vous apprenez à quel point tout cela est simple… Doublez-la au minimum. Très bien : laissez les yeux s’ouvrir… et se refermer (——) et laissez vraiment aller. C’est bien. C’est bien. 

Dans un moment, je vais soulever votre bras droit et le laisser tomber. Ne m’aidez pas à soulever ce bras… Et, quand il retombera, remarquez juste combien votre corps peut se détendre encore très facilement davantage (laisser tomber le bras). Parfait. Complètement en bas. Très bien.  Maintenant le corps est vraiment détendu (——) alors, laissons l’esprit se détendre ; c’est vraiment ce que nous voulons faire. Quand votre esprit sera détendu vous pourrez vraiment réaliser tout ce que vous pourrez imaginer, dans certaines limites, naturellement. » 

Sitôt l’état de transe hypnotique bien installé chez la personne, on débute le protocole thérapeutique, grâce à des suggestions thérapeutiques directes, indirectes et des métaphores (James Braid est le premier à donner des exemples de ces techniques, dans son livre « Neurypnology », 1843) ou des structures plus modernes de thérapie ou de coaching.

Par exemple, ici un protocole simple, enseigné le 3ème jour de la formation en Hypnose, à l’IFHE : les débutants en Hypnose apprennent à créer un parallèle symbolique entre des phénomènes de lourdeur et de légèreté d’une part (induction par « apposition d’opposés ») et ce qui est « désagréable / à rejeter » et « agréable / à garder » : on génère chez la personne un phénomène de catalepsie ou de lévitation de la main puis on le relit à ce qui est agréable, lumineux, etc.

Ensuite, on fait de même, à l’inverse, avec l’autre main, lourde et reliée au désagréable, « aux choses profondes que l’Inconscient peut laisser partir… aider par la lumière… légère… de l’autre main » :
« Et tous les souvenirs (voix triste, ton de voix descendant)désagréables… …se mettent à glisser dans le bras gauche… le bras du cœur… des émotions… et des choses du passé… Tout ce qui est lourd… lourd à porter… glisse… dans tout le bras… jusqu’à la main… lourde… de plus en plus lourde… au fur et à mesure que s’accumule… tout ce qui est noir… lourd et triste… Comme une huile grasse… sombre… qui s’écoule lentement… vers le bas… Comme d’avoir trempé les doigts dans l’huile… et que ça alourdit tellement ce bras… tellement lourd… …lourd… (le corps de la personne se met à pencher vers la gauche, emporté par le poids du main ; la main gauche glisse de la jambe sur laquelle elle était posée et pend sur le côté de la chaise) Comme ça… et ça permet à tout ça de s’écouler… de sortir de vous…

Et l’autre main… droite (voix plus légère, ton de voix montant)… celle de l’avenir et des projets à réaliser… va aller chercher de la lumière… pour contre-balancer l’autre main… et équilibrer le corps… (on saisit la main et on la place en position de catalepsie, à mi-hauteur) Voilà… un nouvel équilibre… plus léger… et la main va s’élever vers la lumière… comme un tournesol, qui cherche le soleil (on lâche la main, qui tient toute seule en l’air) …C’est très très bien… Et vous sentez comme la main continue de s’élever toute seule… et la lumière qu’elle capte (on touche doucement le bout des doigts) redescend dans le corps (on touche l’épaule gauche puis le côté du bras gauche, vers la main) pour aider (voix triste)  l’huile noire, épaisse… à s’en aller… à glisser… à glisser complètement… et tomber par terre… (voix légère) et le bras gauche… le cœur… s’emplit de lumière… Etc. »

Bien sûr, plus la main légère s’élève et plus elle transmet sa lumière à la main lourde… qui finit par devenir légère elle aussi, lorsque toute « l’huile » (les soucis) auront été évacués – ce qui signe la fin de cette simple expérience d’hypnose bienfaisante.

  • Pas de langage flou ni de sous-entendus à la Erickson : ce n’est donc pas de l’Hypnose Ericksonienne.
  • Pas de langage technique ni de protocole à la manière de la Nouvelle Hypnose.
  • La personne est bien dissociée et se laisse faire, donc ce n’est pas de l’Hypnose Humaniste non plus. 

C’est simplement « de l’Hypnose », comme on la pratique depuis ses débuts, même si on l’appelle aujourd’hui « classique ».

Conclusion : l’Hypnose Classique est donc « de l’Hypnose », tout simplement : la forme la plus simple d’hypnose, idéale pour débuter, et avec laquelle il y a déjà de quoi réaliser bien des merveilles, pour soi ou pour les autres. Toutes les bases sont là !

> Découvrir l’Hypnose durant la formation de base, à l’IFHE

 

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Hypnose Ericksonienne

 

Exemples d’induction hypnotique en Hypnose Ericksonienne

Du nom du psychiatre américain Milton H. Erickson (1901-1980), l’Hypnose Ericksonienne est stratégique, multiforme, parfois douce et accompagnante, parfois autoritaire comme Erickson savait l’être. On décrit cette forme d’hypnose comme « artfully vague » (vague, floue et rusée, malicieuse… on dirait « stratégique ») et « naturaliste » ou « utilisationnelle », dans le sens où l’on utilise ce que la personne présente, physiquement ou psychologiquement, pour l’induction hypnotique comme pour la thérapie elle-même.

L’Hypnose Ericksonienne s’appuie sur les techniques de l’Hypnose Classique et y ajoute de nombreuses astuces de langage. Elle est donc plus longue à apprendre et à maîtriser.
Cette différence de technicité permet d’utiliser l’Hypnose avec 100% des personnes, ce qui n’est pas forcément possible en Hypnose Classique où l’on ne cache rien, donc si la personne veut « résister », ne pas se laisser faire ou ne pas faire ce qu’on lui demande : elle le peut, ce qui n’est pas forcément le cas en Hypnose Ericksonienne (si l’hypnothérapeute est assez rusé ou astucieux) !

L’Hypnose Ericksonienne est thérapeutique. Elle n’est pas spectaculaire (les artistes ne l’utilisent pas directement en spectacle)… Les inductions utilisées sont faites soit de manière « formelle » (on sait que l’hypnothérapeute procède à l’induction) soit en « hypnose conversationnelle » (la structure de l’induction est la même, mais intégrée à la conversation ordinaire, souvent en questionnement). Les deux façons de procéder amènent la personne à un état modifié de conscience similaire.

S’il n’y a pas d’état d’hypnose reconnaissable, il s’agit de « communication hypnotique » (pas d’hypnose, mais utilisation des techniques de langage) comme en publicité ou en politique… On ne fait pas de « communication hypnotique » en hypnothérapie (du moins, pas seulement cela, sinon ce que serait pas de « l’hypno-thérapie » !).

Le langage de l’Hypnose Ericksonienne utilise souvent la confusion (afin de saturer les perceptions conscientes et d’ouvrir la communication vers l’Inconscient) ainsi que l’humour, les suggestions indirectes (camouflées) et tout un patchwork d’outils de communication hypnotique destinés à impacter la personne au niveau profond, donc sans qu’elle ne le sache (Inconscient).

Une fois que l’état hypnotique est établi chez la personne, un observateur non-averti pourrait se demander comment on en est arrivé là ! Exemple des analgésies hypnotiques que l’on peut installer très rapidement (quelques dizaines de seconde ou moins). Les inductions faites en conditions réelles de psychothérapie sont ainsi très « étranges » pour le novice, car elles peuvent devenir invisibles (on parle d’inductions « conversationnelles »). En apparence, il n’y a alors jamais eu d’induction hypnotique… Mais la personne présentera bien sûr les « signes de transe » qui permettent de confirmer qu’elle est bien en état d’hypnose : ce n’est pas juste « une discussion », sinon on ne parlerait pas d’hypnose !

Il est donc impossible de donner un « modèle » général d’induction hypnotique éricksonienne car il n’en existe pas de forme toute faite – alors qu’il existe de nombreuses structures ou protocoles en Hypnose Classique ou en Nouvelle Hypnose.
En Hypnose Ericksonienne, tout est improvisé pour la personne qui se présente en thérapie. Seul le langage est reconnaissable par sa technicité. Chaque induction, bien spéciale, ne sera de toute évidence plus jamais réutilisée par l’hypnothérapeute (en pratique, Erickson utilisait souvent les deux mêmes types d’inductions, mais qu’il personnalisait).

Autre souci : comme tout thérapeute, la pratique de Milton Erickson a changé tout au long de sa vie… Pendant longtemps, Erickson pratiquait ce que nous appelons de l’Hypnose Classique (cf. ci-dessus), puis à partir de 1950, il utilisait une « étrange manière de parler », pleine de sous-entendus, de répétitions, etc. ce qui a marqué les hypnothérapeutes actuels. A tel point que, lorsqu’un hypnothérapeute utilise les techniques de langage d’Erickson, les américains disent : « Vous faites du vieil Erickson » – par opposition avec la technique classique habituelle qu’il a utilisé dans sa jeunesse.  

Voici donc quelques exemples d’inductions hypnotiques éricksoniennes, selon l’âge d’Erickson.

1923, induction par création d’un phénomène hypnotique (traduction Léon Chertok) :

« Je veux que vous vous mettiez à l’aise sur votre chaise et que vous vous détendiez. Maintenant que vous êtes assis, posez vos deux mains à plat sur vos cuisses. Exactement comme cela. Vous allez surveiller vos mains, et vous remarquerez que vous pouvez les observer attentivement.  Ce que vous allez faire, c’est vous détendre.
Vous remarquerez alors que certaines choses se produisent au cours de votre relaxation. Elles se sont toujours produites pendant que vous vous détendiez, mais vous ne les avez pas si bien remarquées auparavant. je vais vous les signaler. je voudrais que vous vous concentriez sur toutes les sensations et impressions que vous ressentirez dans vos mains, quelles qu’elles soient.
Peut-être sentirez-vous la lourdeur de votre main posée sur votre cuisse, ou aurez-vous là sensation d’une pression. Peut-être sentirez-vous l’étoffe de vos pantalons contre la paume de votre main, ou la chaleur de votre main sur votre cuisse.

Les sensations que vous éprouverez, je veux que vous les observiez. Peut-être ressentirez-vous une sorte de démangeaison. Peu importe les sensations que vous éprouverez, je veux que vous les observiez. Regardez toujours votre main, et vous remarquerez comme elle est tranquille, comme elle reste dans la même position. Il y a des mouvements en elle, mais ils ne sont pas encore perceptibles. je veux que vous gardiez les yeux sur votre main. Votre attention peut se détourner de la main, mais elle reviendra toujours sur la main, et vous gardez les yeux fixés sur la main et vous vous demandez quand les mouvements qui se trouvent en elle vont devenir visibles. 
Il sera intéressant de voir lequel de vos doigts va bouger le premier. Ce sera peut-être le majeur, ou l’index, ou l’annulaire, ou l’auriculaire, ou le pouce. L’un de vos doigts va tressaillir ou bouger. Vous ne savez pas exactement quand, ni à quelle main. Regardez toujours bien et vous allez remarquer d’abord un léger tressaillement, peut-être à la main droite.
Tenez, le pouce tressaille et bouge. Au début du mouvement, vous remarquerez une chose intéressante. Les espaces compris entre les doigts s’élargissent très lentement, les doigts s’écartent très lentement, et vous noterez que les espaces s’élargissent de plus en plus. Ils vont s’écarter lentement ; les doigts s’écartent de plus en plus, de plus en plus, de plus en plus, exactement comme ça.  Tandis que les doigts s’écarteront, vous remarquerez que bientôt les doigts voudront se dresser en formant un arc au-dessus de la cuisse, comme s’ils voulaient se lever de plus en plus haut (l’index du patient commence à se dresser légèrement).
Remarquez comme l’index se lève. En même temps, les autres doigts veulent le suivre, les voilà qui se dressent lentement (les autres doigts commencent à se lever).  Pendant que les doigts se lèveront, vous allez ressentir une impression de légèreté dans la main, une sensation de légèreté, d’autant plus que les doigts se dressent en arc, et toute la main va se soulever et s’élever lentement, comme si c’était une plume, comme lorsqu’un ballon monte en l’air, monte, monte, en l’air, en l’air, en l’air, s’élève de plus en plus haut, de plus en plus haut, la main devient très légère (la main commence à se lever).

Quand vous regardez votre main se lever, vous remarquerez que le bras monte, monte en l’air, un peu plus haut, plus haut, plus haut, encore, encore, encore. (Le bras s’est levé d’environ 10 centimètres au-dessus de la cuisse et le patient le regarde fixement.)
Regardez toujours la main et le bras qui se dressent et, pendant ce temps, vous ne tarderez pas à sentir combien vos yeux sont devenus somnolents et fatigués. Tandis que votre bras continue à se lever, vous vous sentirez fatigué, détendu, et vous aurez envie de dormir, une grande envie de dormir. Vos yeux se feront lourds et peut-être que vos paupières voudront se fermer. Et pendant que votre bras se lèvera de plus en plus haut, vous voudrez vous sentir de plus en plus détendu, vous aurez de plus en plus sommeil, et vous voudrez éprouver un sentiment de paix et de détente en fermant vos yeux et en vous endormant. 

Votre bras se lève, encore, encore, et vous devenez très somnolent ; vos paupières se font lourdes, votre respiration devient lente et régulière. Respirez profondément – inspirez et expirez. » (Le patient tient le bras tendu droit devant lui, ses yeux clignent, et sa respiration est profonde et régulière.)  

1945, double induction réalisée par Milton Erickson et Jerome Fink (ils parlent alternativement) :

« Endormez-vous profondément (go sound asleep). Profondément (deep down), profondément endormie (sound asleep). Continuez de dormir. Vous pouvez même fermer les yeux et aller plus profondément, encore plus profondément (deeper, deeper). Continuez de dormir profondément (sleeping deeply) et dormez profondément (and sleep soundly), très profondément, très profondément et très profondément (very soundly, very deeply and very soundly).
Pour vous permettre de vous endormir même plus profondément encore, vous devez bloquer (block out) tout sauf les voix du Dr Erickson et moi-même et vous. Allez plus profondément, progressivement plus profondément endormie. Continuez de dormir profondément, profondément (deeply, soundly). Facilement, profondément, profondément endormie (easily, deeply, soundly asleep). Allez même plus profond encore, plus profond, plus profond et protégez ce sommeil. Dormez simplement à votre façon, de manière à ce que vous puissiez (so that you can) accomplir tout ce que vous voulez accomplir. Et dormez paisiblement, dormez en toute confiance, très relaxée. Profondément, profondément endormie (deeply soundly asleep).
Stabilisez ce sommeil. Continuez de dormir (continue to sleep), plus profondément et encore plus profondément.  Et continuez de dormir (keeping to sleep) très profondément. Très profondément, profondément endormie.
Nous allons écarter ce stylo afin que vous puissiez (so you can) dormir même encore plus profondément et vous sentir plus confortable (feel more comfortable). Et nous allons écarter cette feuille afin que vous puissiez même dormir plus profondément.
Et vous devez avoir une raison à vous endormir. Et vous allez répondre à cette raison d’une manière confortable. Et vous allez réellement dormir profondément afin que vous puissiez entendre seulement le Dr Fink et moi. Avec une vague compréhension que tout cela est bien et va continuer d’être bien. »   

1958, induction hypnotique de régression en âge (démonstration filmée) :

« Erickson : Vous vous sentez aller en transe maintenant. Et je voudrais que vous vous sentiez dans une position différente, dans une position différente dans cette pièce que celle dans laquelle vous êtes maintenant. Et fermez les yeux, et dormez profondément, et sentez-vous dans une position différente dans cette pièce, comme si vous étiez assis de façon quelque peu différente.
Et Gregory (Bateson) est toujours là-bas, en train d’actionner cela (la caméra), et je voudrais que vous vous sentiez aller de plus en plus profondément en transe. Je me demande ce que vous auriez envie de faire dans cet état de transe.
Vous faisiez de la recherche, je crois, sur les primates.
Patient : Hmm hmm.
Erickson : Et je voudrais que vous pensiez à cela, et ensuite je voudrais que vous vous demandiez quel autre sujet pourrait se présenter, et je me demande si vous auriez envie de regarder pas là, par là. Et je me demande quelle visualisation vous pourriez obtenir en regardant par là. Je me demande si vous pourriez voir un film ou une sorte d’écran.
Patient : Je peux voir un écran, là-bas.
Erickson : Vous pouvez voir un écran. J’aimerais que vous voyiez une bande de statistiques sur cet écran, et j’aimerais que vous vous demandiez ce qu’elles représentent. Elles n’ont probablement pas d’intérêt particulier, et ensuite j’aimerais que vous voyiez quelque chose derrière ces statistiques. Quelque chose d’intéressant ; quelque chose d’agréable. C’est cela. Et commencez à voir quelque chose d’agréable et d’intéressant. Très agréable et très intéressant, qui implique du mouvement et de l’activité.
C’est cela. Du mouvement et de l’activité – lesquels se transforment en quelque chose d’autre qui est moins plaisant, un peu désagréable. Et cela continue et je voudrais que vous me disiez quelles sensations ce mouvement vous donne. Qu’est ce que ce mouvement vous semble être ? » (début du travail thérapeutique)  

1961, induction de transe profonde (démonstration publique) :

« Maintenant, écoutez-moi … Vous pouvez me regarder. Vous avez été dans un état de transe avant et vous le savez. Vous êtes un excellent sujet. Je vais vous suggérer quelque chose, pour vous. Vous pouvez dormir très facilement, aller dans la transe juste en fixant votre attention.
Je pense que la meilleure façon pour vous d’apprendre à le faire et de le démontrer pour le public est la suivante : comme vous vous tenez là, je vais compter de un à vingt. Je peux compter de un à vingt par un ou deux par deux, par quatre, cinq, ou en dizaines. Au moment où je compterai vingt, vous serez endormi.
Quand je serai arrivé à cinq, vous serez à un quart du sommeil. Quand j’arriverai à dix, vous serez à mi-chemin endormi. Quand j’arriverai à quinze, vous serez au trois-quarts du chemin endormi. Et quand j’atteindrai vingt, vous serez pleinement endormi. Vous allez prendre une profonde respiration et aller ainsi, profondément endormi (sound asleep).
Allez-vous vous asseoir, s’il vous plaît.
Maintenant, regardez le public et soyez conscient d’eux, parce que je vais commencer à compter. 1, 2, 3, 4. 5, 6, 7, 8, 10 – à moitié endormi – 11, 12, 13, 14, 15, – et trois-quarts endormi – 16, 17, 18, 19, 20. Prenez un respiration profonde et entrez profond (go deep), profondément endormi (sound asleep), de façon profonde (way deep), un profond sommeil (sound asleep), profond et profond sommeil. Continuez à dormir et profitez-en vraiment.
Je veux que vous dormiez ce qui semble être un très, très long temps, et vous vous sentirez reposé et confortable, comme si vous aviez dormi pendant huit heures, et après je vous réveillerai… » 

1976, induction conversationnelle (exemple donné dans son cours) :

« Quelle sorte de transe voulez-vous ?…
Combien de temps cela va-t-il vous prendre pour y entrer ?…
Comment saurez-vous que vous êtes en train de commencer ?…
Maintenant, pensez-vous vraiment que vous êtes encore complètement éveillé ? Dans quelle transe sentez-vous que vous êtes déjà ?…
En combien de temps pensez-vous qu’elle va s’approfondir ?… Vous me ferez savoir quand elle sera assez profonde, n’est-ce pas ?
Qu’est-ce que vous aimeriez faire dans cette transe pendant qu’elle s’approfondit ?… Ou préférez-vous que ce soit une surprise ?… Bientôt ou un peu plus tard ?
Est-ce que vous laisserez votre main bouger quand elle sera chaude ?… Et vous ne savez pas combien d’engourdissement vous aimerez garder après votre réveil, n’est-ce pas ? »

L’hypnothérapeute repère les réactions de l’Inconscient et les augmente par ratification (il les fait remarquer à haute voix ou bien il les produit lui-même, en miroir), jusqu’à ce que la personne ferme les yeux.  

2000, induction éricksonienne moderne, par Robert Dilts :

« Asseyez-vous, je vous en prie… » (début du Yes Set). L’hypnothérapeute se met en synchro avec la personne.
Présuppositions à propos d’états de transe précédents, suggestions subliminales et saupoudrage afin de réveiller les états de transe commune quotidienne de la personne.
Par exemple : « Combien de temps cela vous prend-il habituellement pour entrer dans une transe confortablement profonde ?… Peut-être qu’aujourd’hui vous pourrez entrer en transe plus rapidement que d’habitude… car, bien sûr, il est important de ne pas entrer en transe trop rapidement, seulement à votre rythme… de sorte que vous puissiez vraiment apprécier cette sensation confortable de détente profonde. »
L’hypnothérapeute observe le visage et le corps de la personne, à la recherche des « signes indicateurs de transe » (calibration et ratification).

Une fois les premiers signes de transe, l’hypnothérapeute soulève le bras de la personne et le place en catalepsie (confusion kinesthésique). En même temps, il met son index devant les yeux de la personne et dit : « Laissez-moi prendre ce bras… et laissez-le devenir plus lourd et plus relaxé…  et fixez juste mon doigt… car quand je touche là… les yeux se ferment et les muscles se détendent tranquillement… et vous entrez en transe plus profondément encore. »
Le bras devient lourd de relaxation. L’hypnothérapeute donne des suggestions de bien-être.

Quand la transe s’est approfondie, l’hypnothérapeute appuie son index sur le front de la personne, doucement mais fermement, et repousse la tête vers l’arrière. Il lâche alors en même temps le bras de la personne et, si ses yeux ne se sont pas encore fermés, il les ferme doucement avec ses doigts. La transe devient plus profonde (début de la phase de travail)…  

Conclusion
Comme vous le constatez, les inductions hypnotiques de Milton Erickson étaient très proches de celles de l’Hypnose Classique. Cette dernière utilisait déjà les suggestions indirectes et les métaphores. L’apport d’Erickson était de manier les phénomènes hypnotiques avec ruse, en fin connaisseur de la psychologie de la personne et des réactions qu’il pourrait obtenir d’elle.
On dit qu’Erickson n’utilisait l’hypnose que pour 1 patient sur 5. C’est ainsi que sa pratique principale devint « stratégique », mais sans hypnose, notamment grâce aux prescriptions de tâche, qui comptent pour presque 40% de ses séances.

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Nouvelle Hypnose

 

Exemples d’induction hypnotique en Nouvelle Hypnose

C’est en 1979 que Daniel Araoz, un sexothérapeute américain, crée le terme « Nouvelle Hypnose » en clin d’œil à la « Nouvelle École » du Prof. Bernheim.
A la belle époque, ce dernier et Charcot (École de la Salpêtrière) se battaient pour savoir si l’Hypnose était un état pathologique ou naturel. Le professeur de médecine Hippolyte Bernheim soutenait que l’Hypnose était une capacité naturelle, propre à chaque être vivant… Il mettait également beaucoup d’importance sur la notion de suggestion, sur l’usage technique de la parole – ce que reprend donc la « Nouvelle Hypnose ».

Cette approche de l’Hypnose thérapeutique désigne l’utilisation adoucie et modernisée de certaines techniques de Milton Erickson, mêlées aux bases originelles de l’Hypnose Classique, auxquelles s’ajoutent des compléments comme la PNL, les neurosciences, la sociologie, etc. Tout ceci dans un esprit actuel, participatif et ouvert aux émotions, et pour les objectifs actuels de thérapie, de développement personnel, de coaching et d’une meilleure et saine qualité de vie… Toutes choses qui sont désormais largement demandées par les personnes qui consultent, mais à l’époque inexistantes dans la pratique d’Erickson – qui était avant tout médecin-psychiatre.

La Nouvelle Hypnose s’appuie donc sur d’anciennes bases techniques et y ajoute tout ce qui peut aider aujourd’hui. Les interventions de la Nouvelle Hypnose sont donc bien différentes de celles, plus strictes et « médicales » (même en psychothérapie) de Milton Erickson, dont la pratique était, même à la fin de sa vie, très « classique » (cf. les exemples d’inductions HE). L’époque d’Erickson n’est pas si ancienne – mais le monde a tellement évolué depuis que l’esprit qui guidait sa pratique est désormais tout à fait dépassé. Plus personne n’accepterait un thérapeute aux manières parfois brutales, intransigeantes, à la morale figée sur des principes d’un autre temps et, surtout, sans aucune disposition à ce que l’on appelle aujourd’hui le « Développement Personnel ».
Pas de coaching du temps d’Erickson ! La vie n’était pas aussi facile qu’aujourd’hui et les familles se préoccupaient essentiellement d’assurer leur subsistance. Le docteur, monsieur le maire, le prêtre et l’instituteur étaient rois. La thérapie était le seul domaine d’intervention d’un thérapeute. Ce qui fait dire à Daniel Araoz : « nous devons beaucoup à Erickson, mais nous ne sommes pas éricksoniens »… Et Ernest Rossi, plus ancien élève d’Erickson qui confie (dans la préface du livre « New Hypnosis », d’Araoz, en 1980) : « 12 ans depuis que j’ai commencé mes études avec Milton H. Erickson, comme une route personnelle vers la Nouvelle Hypnose ».

Ainsi, la Nouvelle Hypnose est la première forme participative d’Hypnose : la personne a enfin la parole !
En Hypnose Ericksonienne, on la laissait répondre aux questions du thérapeute, mais c’est tout… (Et en Hypnose Classique, on ne lui posait pas de question ! 😉 ) Bien sûr, retrouver l’équilibre et le bien-être est toujours la base de toute thérapie, mais les patients d’aujourd’hui se préoccupent aussi de leur qualité de vie ! Les intérêts ont évolué et la pratique de l’Hypnose ne pouvait plus rester la même qu’à l’ancien temps.

L’évolution technique est nette :
En Hypnose Classique, même si les métaphores et les suggestions indirectes existaient déjà (elles viennent de là), Bernheim expliquait que la parole était comme un médicament que l’on donnait à la personne. On pensait la psychothérapie comme de la chimie ou de la chirurgie, sans les émotions.
En Hypnose Ericksonienne (moderne), l’hypnothérapeute amène son patient en transe par biais détournés, en suractivant ses mécanismes inconscients, grâce à des suggestions cachées, des sous-entendus, des paroles subliminales… et toujours sans demander son avis à la personne.
C’est l’hypnose « permissive » : qui laisse croire à la personne qu’elle est libre (illusion de contrôle, afin d’obtenir de la « soumission librement consentie ». La personne accepte de se laisser faire, c’est sa seule participation.
En Nouvelle Hypnose, pour la première fois de l’histoire de l’Hypnose, on demande à la personne de « choisir un bon souvenir », de nous décrire « comment ce serait d’être en transe », de répondre réellement à des questions (pas pour l’influencer ou la diriger, mais pour savoir ce qu’elle pense), d’imaginer et de faire des choses durant la séance.
Bref, le rôle de la personne cesse d’être passif et devient essentiel !

Ainsi, pratiquement tout ce qui fait que vous, visiteur de ce site, êtes attiré par « l’Hypnose Ericksonienne » est en réalité de la « Nouvelle Hypnose »
Même si la première appellation est passée dans le langage commun, l’Hypnose Ericksonienne n’est plus ce que l’on pratique aujourd’hui. Le terme est resté, par commodité, parce que tout le monde le connait, mais les techniques et l’esprit ont largement évolués.
La Nouvelle Hypnose répond à nos attentes, elle est aussi plus douce et plus pédagogique : l’hypnothérapeute décrit en permanence à la personne ce qui se passe. Le modèle d’intervention est moins « médical », l’autonomie de la personne est encore plus travaillée : le soignant n’administre plus un traitement, comme en Hypnose Ericksonienne, il tâche de rendre la personne responsable aussi de sa vie afin que le « mal » ne revienne jamais plus.

Cette évolution technique considérable est due à Olivier Lockert, depuis le milieu des années 1990, autant pour le langage que pour les protocoles thérapeutiques. C’est ce qui a permis à l’Hypnose de plaire autant en France et de se développer à grande vitesse en quelques années, à partir de la parution du livre « Hypnose » (qui regroupe ces techniques avancées) début 2000. Voilà pourquoi la France est le seul pays au monde où l’Hypnose thérapeutique est aussi connue, appréciée et développée (largement plus qu’aux USA !).

Pour pratiquer la Nouvelle Hypnose, dès les 1ers jours de formation, vous apprendrez tout autant les techniques de l’Hypnose Classique que celles de l’Hypnose Ericksonienne. Ce sont souvent les mêmes.
Et puis, vous irez plus loin, en améliorant considérablement ces techniques de bases, pour les utiliser d’une manière qui sera la vôtre, thérapeute du 21ème siècle : bien plus technique, mais aussi plus douce, plus enveloppante, plus imaginative et ludique, tenant compte du confort de vie, des besoins émotionnels, voire spirituels, de la personne, du désir que nous avons désormais de ne pas vivre « pour rien », d’avoir une « raison de vivre », un but, etc.

Il y a tellement de façon de mener une induction hypnotique en Nouvelle Hypnose que les exemples ci-dessous pourraient vous induire en erreur, vous limiter, quant à la vraie nature de cette hypnose moderne. Gardez donc à l’esprit que ces exemples ne sont que les reflets, fragmenté, d’une pratique infiniment plus vaste – d’autant qu’en situation réelle, elle s’adapte au coup par coup à chaque personne reçue, sur le mode de l’improvisation et de l’intuition.

Exemple d’induction hypnotique de Nouvelle Hypnose
« Bien. J’aimerais vous demander de fixer votre main… C’est ainsi que fonctionne l’hypnose : on commence par fixer un point, comme votre main, un objet dans la pièce… peu importe. Vous savez ce qu’est un ancrage ? C’est comme la musique qui passait lorsque vous avez rencontré l’homme (la femme) de votre vie. Maintenant, à chaque fois que vous entendez cette musique, cela vous rappelle cette personne, c’est devenu « vôtre » musique, la musique de votre rencontre…
C’est un peu comme cette bonne odeur de gâteau, chez le boulanger, qui me rappelle la cuisine de ma grand-mère et les galettes savoureuses qu’elle me faisait… Quand vous fixez votre main, vous savez… tout cela va s’accrocher à vous, tant et si bien que, chaque jour un peu plus… un peu mieux… sans que vous sachiez comment… cette main va se soulever… comme elle l’a déjà si souvent fait, devant vos yeux… fermés… sans que vous n’y prêtiez attention…
Et maintenant, fixer votre main… même en imagination… cela va réactiver, sans que vous n’ayez quoi que ce soit à faire, tout ce que vous allez inconsciemment déclencher de positif aujourd’hui… Cela s’entretiendra… et grandira dans votre vie…
Alors, juste… même sans… fixez cette main… Voyez ! Depuis que je vous parle, il y a déjà un doigt qui ne touche plus le tissu de votre pantalon… (ratification d’un premier effet) Vous l’avez vu quand ça s’est soulevé ? Non ? Et il y a tellement d’autres choses comme ça qui changent sans qu’on sache…
Regardez mieux, voulez-vous ? Regardez juste… bien… cette main… Voyez ?… C’est imperceptible… D’abord, vous avez commencé à fixer la main du regard… et, vous avez bien entendu, je n’ai pas demandé à la main de bouger… et vous avez bien vu comme elle a mis du temps à bouger… jusqu’à bientôt toute… se soulever… sans rien avoir à faire… que constater… Parce que pendant quelques minutes : rien ne bougeait ! Et pourtant… C’est curieux, ça ! Comme une magie en vous, qui se révèle… même lorsque… vos yeux se ferment… doucement… et tranquillement… pour plus de confort… Car c’est plus agréable, quand on est bien… n’est-ce pas ?… Voilà… Très très bien…
(les yeux se sont fermés).

Et je ne sais pas si vous savez ce que vous avez appris sans le savoir, comment… là… ou pas ? (confusion)… Car, vous savez, je sais que votre esprit profond a déjà appris plusieurs choses importantes… Même lorsqu’on n’a pas compris que l’on sait sans le savoir, du coup, mais… c’est en vous… ça l’a toujours été…
Vous voulez que je vous dise ?… Tout les petits mouvements nerveux, saccadés, parasites, qui secouaient tout le temps les doigts, avant… même quand vous dormez… il y avait tout le temps ça… et là : plus rien ! Vous sentez ? Ça ne bouge plus… Tout est parti… Et vous ne vous êtes pas concentré ? Vous n’avez pas fait exprès !… Ce n’est pas une question de volonté : on ne peut pas guérir ou changer par la volonté – non, vous avez juste fixé la main… même derrière vos paupières… fermées… et tout est parti… tous les trucs parasites… toutes ces choses dont vous ne vouliez pas et qui avaient envahi insidieusement votre vie… Parti !…

Et maintenant, je vois un autre doigt encore qui découvre sa légèreté, comme si une part subtile de vous, profond en vous, a retrouvé – vous sentez ? (Un troisième doigt vient de se soulever) Ça se fait tout seul… de plus en plus… (Les paupières de la personne bougent lentement, comme dans les rêves ; elle prend une profonde inspiration) C’est très très bien… très très bien… Et vous pouvez juste laisser les paupières fermées… lourdement… et confortablement… plus lourdement tranquillement… fermées… Et tout le corps se détend lui aussi… Car on voit beaucoup mieux… en dedans… les paupières fermées… comme ça… C’est très bien… Pour découvrir en vous le chemin qui mène aussi bien plus profond encore en vous…
Juste une faille, peut-être, une porte lumineuse dans l’obscurité sécurisante du rideau des paupières… Une étincelle… là-bas… Et votre esprit peut voyager vers cette lumière… pour aller apprendre comment
(nommez l’objectif donné par la personne) alors que l’Inconscient continue lui aussi son travail…
(En décalant la voix du côté de la main) De plus en plus tellement si légère (la main a entièrement décollé : c’est une « lévitation du bras »)… au fur et à mesure où l’Inconscient fait bien tout cela… complètement… en tenant compte de tout, et même de tout ce dont nous n’avons pas parlé… Et peut-être précisément de cette chose importante, dont nous n’avons justement pas parlé… je le sais… et il le sait aussi… Et vous n’avez rien à faire pour que… votre vie change… positivement… comme un cadeau… une belle surprise…
Juste… rejoindre cette curieuse lumière attirante… et… découvrir… ce qu’il y a là… Oui ? »
(La personne exprime en quelques mots murmurés les images, sentiments ou perceptions qui lui viennent) La partie thérapeutique commence…

Plus tard, on pourra conclure la séance en permettant à la main qui flotte en l’air de redescendre jusqu’au contact de la jambe « seulement au rythme… au fur et à mesure… où tout les acquis de cette séance se mettent bien en place… consciemment et inconsciemment » dans la vie de la personne.  

Autre exemple, utilisant les réactions de la personne, avec suggestions subliminales (dites en « saupoudrage », en gras) :
« Je ne sais pas si vous avez remarqué comme votre corps est plus détendu, maintenant… et c’est bien comme ça… car vous pouvez profiter de ce moment pour retrouver toutes ces pensées… et laisser encore le regard se défocaliser… comme cela… tranquillement… et comme vous pouvez continuer d’entendre ma voix qui parle… vous n’êtes pas obligé d’écouter… parce qu’il y a une autre partie de vous qui écoute et comprend… ce qu’il y a à comprendre… et je me demande si cela signifie que vous, votre inconscient, êtes prêts à entrer tranquillement, et en toute sécurité, dans ce moment de détente… de rêve… et de liberté retrouvée… parce qu’alors, vous allez vous sentir plus détendu encore, tandis que vos yeux se ferment tranquillement… d’une bonne lourdeur reposante… voilà… comme ça… c’est bien… » (Suggestions cachées : « Tranquillement, ma voix parle à une autre partie de vous… et… vous entrez tranquillement dans ce moment de rêve… plus détendu… tranquillement… »)
La fermeture des paupières s’obtient généralement assez facilement.

« Et comme vous pouvez continuer… à laisser grandir et s’approfondir ce bien-être… vous avez cette détente agréable… qui s’installe bien et permet à l’Inconscient de travailler… tranquillement… Et vous pouvez rêver… comme allongé dans l’herbe, les yeux vers le ciel, après une longue marche en montagne… et que vous prenez plaisir à prendre un repos bien mérité… et à laisser le corps se ressourcer… vous pouvez rester attentif à ce qui se passe ici… comme vous pouvez laisser l’esprit s’envoler, et vous emmener dans un rêve, dans un rêve… (voix qui baisse) dans un rêve… (silence)… A la fois ici… et là-bas… pendant que votre Inconscient fait exactement ce qui est nécessaire pour mettre en place les solutions… utiles… maintenant… et tout au long de ce bénéfique voyage intérieur… vous avez tout le temps du monde… et je vais continuer de vous accompagner, silencieusement… alors que s’installent tranquillement les parties de votre esprit… inconscient et conscient… qui vont maintenant découvrir, dans un moment… comment rassembler et mettre bien en place… votre vie de demain. » (Suggestions cachées : « Continuez !… Vous avez bien travaillé… Et prenez plaisir à laisser ici l’esprit s’envoler… dans un rêve… …là-bas… Et les solutions bénéfiques s’installent dans votre vie de demain. »)

Accompagnez ensuite la personne pendant quelques minutes :
« Et vous pouvez laisser faire votre Inconscient… cette facette profonde et cachée de vous-même… et parfois même, il survient alors des choses que l’on savait pouvoir ne pas faire et que l’on fait pourtant parfaitement bien… Des choses que vous avez en vous… sans même savoir comment vous avez appris à vous en servir… comme tout à l’heure… et même maintenant, peut-être… sans savoir du tout comment… vous laissez faire ça en vous… Des choses surprenantes… et agréables… Etc. »
Renouvelez les suggestions indirectes (grâce aux silences entre les phrases), placez vos métaphores et la structure thérapeutique que vous avez choisies, puis concluez :
« Voilà !… et maintenant votre inconscient s’est occupé de tout cela… autant qu’il est possible de le faire maintenant… et comme tout cela commence à s’harmoniser… Bien sûr, ce n’est que le tout début… et ces choses-là ont tellement de manières de se manifester… Comment pourrais-je savoir comment ?… Votre inconscient fait cela pour vous maintenant… et pour tous les jours de votre vie… Et même vous, peut-être, vous ne savez pas encore comment… vous allez prendre plaisir à découvrir tout cela… Et quand votre esprit conscient sera d’accord pour reconnaître ce processus intérieur bénéfique… …et qu’il vous permettra de renouveler cette expérience deux à trois fois par jour… au moment le plus profitable… et je me demande si tout cela vous donne le plaisir et l’envie de vous étirer… de vous étendre… bien-être… et d’ouvrir les yeux, paisiblement complètement éveillé… frais et dispos. » (Suggestions cachées : « Voilà, tout cela est possible maintenant… …Cette expérience profitable donne envie de bien être complètement éveillée. »)

Une telle technique de langage, improvisée durant la séance, n’existe qu’en Nouvelle Hypnose francophone. Erickson fit allusion dans ses écrits à la technique du « saupoudrage », mais n’en a jamais donné (et très rarement) que des exemples très simplistes (juste le même mot, répété) qu’ils ne peuvent pas être considérés aujourd’hui comme une réelle communication subliminale.

C’est en prenant les récits d’Erickson comme base que Lockert développa dans les années 1990, d’abord pour sa pratique personnelle d’hypnothérapeute, la technique sophistiquée qui est aujourd’hui enseignée en formation d’Hypnose Ericksonienne et de Nouvelle Hypnose.

Par ailleurs, la Nouvelle Hypnose francophone a intégré (entre autres choses) les structures simples de la PNL dans les processus hypnotiques, en les améliorant pour les rendre « hypnotiques », ce qui permet des interventions autrement impossibles.
Ainsi, beaucoup de séances sont construites sur des protocoles éprouvés en thérapie ou en coaching.
– Protocole d’apprentissage rapide, physique ou psychologique, pour dépasser ses limites personnelles (éducation, timidité, etc.).
– Protocole de reconstruction intérieure, en cas de conflit ou même de fractionnement de personnalité.
– Protocole d’activation inconsciente, pour générer de nouveaux processus profonds (faire cesser des compulsions, des addictions, etc.).
– Protocole de régression en âge pour soigner à la base un traumatisme passé qui influence toute la vie de la personne.
Etc.

De nombreuses techniques couvrent toutes les applications possibles, de multiples manières : en langage direct, en métaphore, par l’activation psychophysiologique de phénomènes hypnotiques, etc.

La Nouvelle Hypnose francophone propose donc des métaphores sophistiquées, construites sur la base de protocoles thérapeutiques et intégrant le langage hypnotique technique propre à la Nouvelle Hypnose. Par exemple :
« Ainsi, ce jour-là, juste en revenant de chez l’Ancien de sa tribu chez qui il devait apprendre la magie, mais qui n’avait toujours rien de nouveau à lui proposer, notre lutin rouspétait pour lui-même : ‘bon sang ! Il n’y a moyen de rien faire ici ! Si on veut apprendre et repousser la routine… il faut des potions, un grimoire… et tout ça, , il faut l’acheter… et en plus elles sont préhistoriques et complètement dépassées, ses recettes ! Et il voudrait qu’on l’imite ? s’écria-t-il un peu fort… Pour qui se prend-il !? J’en ai assez, moi, de l’Ancien : je veux créer les charmes du futur… …Et moi, ce que je veux, c’est avoir une vie hors du commun, extraordinaire ! » (Suggestions cachées : « Juste apprendre de nouveaux moyens de faire… Repousser la lâcheté… et dépasser ses limites… Pour créer les charmes du futur et avoir une vie extraordinaire. »)

Ou pour une séance qui a lieu un samedi, toujours en métaphore :
« Alors… la sensation de légèreté bienfaisante envahit à nouveau notre lutin inventeur… qui prend tout à coup conscience qu’il y a comme une aura autour de lui… Comme un changement physique aussi : ses deux pieds ne touchent plus le sol et des deux mains, il tient une courte baguette magique… Il regarde l’être et les elfes… Mais, sont passées les fées ?… « C’est positif » dit un elfe à l’entité. « Il a réussi et il peut en être fier » fait un autre. « Quelle belle aura ! » lance un troisième… « C’était le lieu et l’heure, répond l’être… Il est prêt à rentrer maintenant« …
Notre lutin ne sait plus trop bien il est… Son esprit est limpide, et il n’est pas habitué… Alors, l’un des elfes dit : « Ramenons-le chez lui ! Nous y serons en quelques heures maximum et pourrions voir la joie de sa famille à son retour ». Les autres répondent avec enchantement de leur accord. Le lutin remercie l’être et jette un dernier regard à cette forêt magique qu’il gardera toujours au fond de son cœur. »
(Suggestions cachées : « Il y aura un changement dès demain… ou l’effet positif aura lieu maintenant… ou lundi maximum… »)  

Conclusion
La Nouvelle Hypnose est la forme d’hypnose dissociante (comprenez : « qui plonge la personne dans son Inconscient, laissant le soin au thérapeute de réharmoniser les automatismes psychiques et émotionnels de la personne ») la plus complète et la plus efficace à ce jour. C’est celle qui est majoritairement utilisée par les hypnothérapeutes francophones, en Europe et au Canada, bien que peu utilisent pleinement les pleins potentiels de cette forme très technique d’hypnothérapie.

> Se former en Nouvelle Hypnose, à l’IFHE

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Hypnose Humaniste

 

Exemple d’induction hypnotique en Hypnose Humaniste

Voici une forme récente et très appréciée d’hypnose. Née de la pratique et de la « philosophie » personnelle d’Olivier Lockert, dans les années 1990 alors qu’il accompagnait des personnes handicapées (physiquement  ou mentalement), les idées et techniques de l’Hypnose Humaniste ont été formalisées avec l’an 2000 et s’est répandue dans le monde à grande vitesse.
En effet, l’Hypnose Humaniste offre les avantages de l’Hypnose habituelle, sans ses inconvénients, les choses qui font habituellement peur : la perte de conscience, le fait de devoir faire confiance à un thérapeute que l’on ne connait pas, sans savoir s’il est vraiment compétent, etc.
Vous trouverez les bases philosophiques et techniques exposées dans les livres : « L’Hypnose Humaniste Pour Les Nuls » (First) ou « L’Hypnose Humaniste » (Courrier du Livre).

Il y avait, semble-t-il, un besoin impérieux de prendre en charge plus que le « moi je » du Développement Personnel. Là où la Nouvelle Hypnose se présentait comme « l’hypnose pour soi », individuelle et centrée sur la qualité de vie, l’Hypnose Humaniste – par ses aspects sociaux, spirituels et écologiques – est devenue « l’hypnose pour nous » : une thérapie, toujours, mais ouverte à l’évolution humaine, au sens le plus large.

La principale caractéristique qui vaut son succès à cette forme d’hypnose est son travail en Conscience, par la personne elle-même, donc l’absence de manipulation par le thérapeute, même « pour raison thérapeutique » : pas de suggestions indirectes ou camouflées, pas de techniques cachées ou subliminales. Le thérapeute aide la personne à atteindre un état de conscience augmentée et c’est elle, « en Conscience » mais toujours guidée, qui procède à la thérapie, comme elle le veut et à son rythme.
Il n’y a donc pas de perte de conscience, bien au contraire ! Évolution naturelle de la Nouvelle Hypnose, dans le sens où elle dépasse la simple « participation » de la personne (puisqu’ici, la personne sera active), en même temps que retour aux techniques d’accompagnement ancestrales des premiers thérapeutes de l’Humanité, l’Hypnose Humaniste se distingue par des processus hypnotiques exactement opposés aux autres formes d’hypnose : là où l’induction hypnotique « ordinaire » (classique, éricksonienne ou nouvelle) profite de la séparation naturelle entre le conscient et l’Inconscient pour accentuer cette cassure et scinder complètement le conscient de la personne des processus inconscients, l’induction en Hypnose Humaniste rassemble et recherche la réunification pleine et entière de la personne.
Autrement dit, là où les autres formes d’Hypnose plongent la personne dans l’inconscience, volontairement, l’Hypnose Humaniste éveille la personne, en appliquant sur elle les mêmes techniques de modification de conscience, mais toutes à l’envers ! Par exemple, la technique de « réveil » (sortie de transe, à la fin) de l’Hypnose habituelle est ici appliquée pour l’entrée en transe, au début de la séance… Curieusement, cela fonctionne : la personne « déjà éveillée » (le croit-elle), se « réveille » encore plus !

L’état de conscience résultant d’une induction d’Hypnose Humaniste est réellement « extra-ordinaire » (au sens de « plus que ordinaire ») plutôt qu’à proprement parlé « modifié » : la personne n’est pas dans un « état bizarre ». Elle se sent bien… Et, d’ailleurs, il n’y a pas de « sortie de transe » en fin de séance, en Hypnose Humaniste, puisque la personne aimerait rester le plus longtemps possible dans son état augmenté de conscience.

La personne (on ne parle plus de « patient ») va profiter de cette unification de conscience, conscient et Inconscient réunis, pour prendre conscience des mécanismes défectueux de son psychisme, de sa vie, souvent de façon symbolique, et elle pourra agir dessus, sur les conseils de l’hypnothérapeute humaniste, pour les corriger ou les améliorer. Et comme ce travail se fera de manière symbolique, cela préserve à la fois la vie privée et tempère les émotions négatives trop fortes… Le changement se fait profondément, mais en douceur.

Concrètement :
– Là où dans l’ancienne hypnose, il y avait focalisation de l’attention (restriction cognitivo-sensorielle), il y aura expansion de la conscience (augmentation cognitivo-sensorielle) ;
– Là où il y avait absorption de conscience (repli sur soi), il y aura littéralement une ouverture de l’esprit ;
– Là où il y avait scission de la conscience et de l’Inconscient (dissociation et création de phénomènes involontaires), il y aura une étonnante unité « corps et esprit », un (re)découverte de ses « pouvoirs intérieurs », au plus profond possible pour la personne au moment de l’expérience. Une hyper-conscience, souvent plus qu’individuelle… comme de se (re)connecter à une forme de Conscience majuscule.

Techniquement :
C’est très facile à comprendre. Comme expliqué un peu plus haut, après toute induction hypnotique, il faut « faire revenir » la personne, la « réveiller » – sans quoi elle resterait inconsciente. Elle ne pourrait alors ni tenir une conversation, encore moins conduire ou faire quoi que ce soit de précis ou technique.
L’idée est la suivante : et si on « réveillait » une personne déjà éveillée, grâce à la procédure hypnotique de réveil habituelle… Que se passerait-il ? Très logiquement : rien. Mais cette réponse n’est pas scientifique : en science, pour savoir si une chose est possible (ou pas), il faut en faire l’expérience… Or, sur la simple logique que « non, on ne peut pas éveiller davantage une personne déjà éveillée », il semble que personne n’ai eu l’idée de vérifier !
Le résultat de l’expérience, sur de nombreuses personnes (dont certaines qui ignorait que l’on « faisait de l’hypnose »), montre que suite à l’induction « en ouverture » de l’Hypnose Humaniste, la personne change d’état de conscience, tout comme en hypnose habituelle : sauf qu’au lieu de « plonger » en transe, de s’endormir et de perdre conscience, la personne « s’élève » en transe, elle s’éveille davantage, elle « prend conscience », littéralement !

Bien sûr, tout comme l’État Modifié de Conscience (EMC) de l’hypnose habituelle n’est que temporaire et disparait à la fin de la transe hypnotique, l’État de Conscience Augmentée (ECA) de l’Hypnose Humaniste s’évapore lui aussi progressivement une fois l’expérience hypnotique terminée – non pas que l’on fasse « revenir » la personne, car elle n’est « partie » nulle part et souhaite rester dans l’état d’ouverture de conscience, léger et agréable qu’elle expérimente… La personne conservera en elle, le plus longtemps possible, la « saveur », le souvenir quasi-physique de sa reconnexion profonde. Mais cela ne durera qu’en fonction de sa capacité à maintenir dans sa vie ordinaire un état qui, techniquement, a été obtenu grâce à un procédé hypnotique.
Pour que l’état augmenté de conscience reste définitivement, il faudrait qu’il devienne « l’état ordinaire » de la personne. Ce n’est plus là « de la thérapie », mais un vrai chemin d’évolution personnelle (qui peut vous intéresser, au-delà de la thérapie).

L’Hypnose Humaniste n’est donc pas une « technique miracle d’éveil », ou quoi que ce soit de « spirituel » – bien qu’elle travaille « en Conscience » et avec la Conscience. Mais c’est une autre façon d’utiliser l’Hypnose pour faire de la thérapie. Autant que l’EMC de l’Hypnose ordinaire aura permis à l’hypnothérapeute d’apporter à la personne les suggestions thérapeutiques dont elle avait besoin pour guérir ou changer, l’ECA de l’Hypnose Humaniste offrira à la personne l’accès direct à ses capacités psycho-physiologiques de changement.

L’ancienne Hypnose ordinaire endort la personne et c’est à l’hypnothérapeute de posséder une virtuosité technique pour parvenir à l’aider en travaillant « en aveugle » (d’où la haute technicité de l’Hypnose Ericksonienne et de la Nouvelle Hypnose). La personne va mieux, mais elle doit tout au thérapeute – et en cas de besoin, puisqu’elle n’a aucune idée de comment aller mieux, elle est obligée de revenir le voir.
Alors qu’en Hypnose Humaniste, la personne n’est aucunement endormie. Au contraire, elle est « éveillée » comme, peut-être, elle ne l’a jamais été : c’est donc la personne elle-même, guidée par l’expérience de son thérapeute, qui va effectuer le travail de changement. C’est très pédagogique et, la personne sachant comment elle a changé, en garde les leçons – ce qui prévient les éventuelles rechutes et la rend autonome.

Il peut aussi arriver qu’une personne ainsi entraînée à prendre conscience des états habituellement cachés de sa psyché parle ensuite d’expériences ultérieures de « sommeil lucides » ou de « rêves éveillés » spontanés : il lui arrive de dormir, en sachant qu’elle dort et maîtrise ses rêves, au point d’en faire ce qu’elle veut – autant dire qu’elle possède un pouvoir pratiquement absolu sur le fonctionnement de son corps et de son esprit… Freud ne parlait-il pas des rêves comme étant la « voie royale » de la connaissance de soi, et donc de la Vie sous toutes ses formes ?

Grâce à sa philosophie universelle, l’Hypnose Humaniste n’a pas de frontière ou de barrière, de ségrégation religieuse, culturelle ou scientifique. Toutes les croyances sont « miscibles » à l’Hypnose Humaniste, que la personne soit cartésienne, terre-à-terre, philosophe, engagée, etc. Chacun trouve sa juste résonnance dans les idées de l’Hypnose Humaniste.
Plus qu’une simple pratique thérapeutique, elle peut ainsi être une véritable « philosophie active de vie », telle que décrite déjà dans le livre « HYPNOSE » (IFHE, 2001) puis dans les « HYPNOPOCHES » (IFHE, 2004) et, bien sûr, dans le « CREATEURS DE REALITE » (IFHE, 2003, 2005).
L’hypnothérapeute Humaniste travaille sur les bases de cette philosophie, bien qu’il ne parle évidemment pas de tout cela à la personne, qui n’a pas à connaître ni à accepter les idées de l’Hypnose Humaniste (sauf si elle nous en parle ouvertement). Le thérapeute ne cherche ni à transmettre les idées Humanistes à ses patients, encore moins à en convaincre la personne ! La philosophie humaniste aide seulement l’hypnothérapeute à mieux comprendre les causes des soucis de la personne, afin de l’aider convenablement.

Ce qui veut dire qu’un hypnothérapeute humaniste va discuter avec la personne, « comme d’habitude », puis pratiquer une induction hypnotique, « comme d’habitude », puis appliquer des techniques de changement, « comme d’habitude » et (sauf si la personne s’y connait en Hypnose) celle-ci ne saura jamais quelle forme d’Hypnose elle aura vécu : pour elle, ce sera simplement « de l’Hypnose ». Chacun garde ses idées et convictions pour soi.
Selon les personnes, l’expérience d’Hypnose Humaniste pourra être fantastique ou intuitive, ou très rationnelle et logique. Comme dans toutes les formes d’hypnothérapie, le thérapeute se « synchronise » avec la personne qu’il accompagne : il pense pareil, utilise son vocabulaire, ses croyances à elle, etc. L’essentiel est que la personne tire pleinement profit de sa séance et en ressorte mieux qu’auparavant.  

Voici un exemple d’induction humaniste, suivant la trame : < Ouverture de conscience | Expansion | Unification… >
Encore une fois, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de ce qu’il est possible de faire en Hypnose Humaniste – tout comme je vous l’ai déjà précisé pour les autres formes d’Hypnose.
De plus, un enregistrement ne peut pas être considéré comme vraiment « humaniste » (au sens de cette forme d’hypnose) puisque dans la réalité la personne parle (durant l’hypnose) avec son hypnothérapeute, elle lui explique ce qu’elle fait, etc. L’Hypnose Humaniste est très interactive, spontanée, vivante et imprévisible. La personne bouge beaucoup, par exemple, pendant la transe… et cela participe évidemment beaucoup à la réussite de la séance.
Malheureusement, on ne peut pas reproduire une telle interaction à travers un écrit ou un enregistrement… Interagir aide la personne à ouvrir réellement son champ de conscience tout en la maintenant bien ancrée ici et maintenant. Cela produit un effet très physique, comme si tout devenait plus clair, plus transparent et plus grand autour d’elle… Et surtout, cela permet aussi aux actions psychologiques de se « réaliser » (de devenir réelles).

Voici tout de même un exemple, dans un esprit de développement personnel, la fantaisie ou l’intuition. On pourrait aussi bien pu rester très terre à terre et rationnel, pour d’autres types de personnes :
« Allez… installez-vous confortablement… fermez les yeux et sentez votre corps reposer tranquillement… [Phase d’ouverture] 
Vous sentez le poids de votre corps ?… Et votre respiration… Voilà, je vous propose de prêter attention aux petites choses qui passent habituellement inaperçues… Ne dit-on pas que les petites choses font les grandes ?… Alors, écoutez… Il y a les bruits de la maison, bien sûr… et vous pouvez peut-être même arriver à entendre votre propre respiration… Cela fait ça, parfois, quand on s’endort ou quand on est bien détendu, on entend la respiration… Tranquille… Et le cœur bat, fort et régulier… La vie circule en vous… La vie circule partout… Et on dit parfois que tout ce qui est en vous, eh bien c’est comme un reflet… le miroir du monde du dehors… Un monde vaste et prodigieux.

Peut-être aussi que le monde du dehors est aussi le reflet, de ce qui est en vous ?… Finalement, c’est un peu la même chose, non ? Tout est relié…

Alors, on va faire deux choses, si vous le voulez bien, l’une après l’autre, ou en même temps, je ne sais pas… D’abord, laissez votre esprit voyager dans le monde du dehors… Voyez-le au travers de vos paupières fermées… Vous savez qu’il est là… Tout un monde qui vibre et s’agite… Il y a vous, ici… et tellement d’autres gens, partout… dans la (maison, résidence) et dans les rues aussi… Vous pouvez comme les voir tous, vivre et s’occuper, inconscients les uns des autres… Et tout le quartier est ainsi… toute la ville… Tellement de gens, autant d’âmes occupées, chacune avec ses préoccupations et ses sentiments, ses idées… Et c’est comme une vaste circulation… de tout ça… Quelque chose qui dépasse de loin les frontières de la ville… De ville en ville… Par voiture, train, avion, bateau… les distances s’amenuisent…
En quelques heures, vous traversez le pays… vous êtes déjà sur un autre continent… Petit monde…
Et vous êtes là, posé sur le dos de notre petite planète. Vous pouvez imaginer tout ces gens remplir le monde, de leurs vies, de leurs activités… et reposer tranquille… juste là, assis sur le dos du monde… petite boule vibrante… vivante… Drôle d’impression… comme si vous pouvez sentir presque l’arrondi de cette petite boule… c’est tout rond !… Flottant dans l’espace immense, infini… Petite planète, au milieu de sa famille à elle… Petite famille, au milieu de l’espace… étoilé… Et vous flottez là, en toute sécurité… posé sur cette petite boule flottante… et tout l’espace, autour, au-dessus et au-dessous de vous… Partout !… Partout…

[Début de la phase d’expansion-connexion] Vous sentez ?… Votre esprit emplit cet univers… Vous le sentez ?… C’est cela qui fait que vous savez… que vous savez qu’il y a tout ça… les étoiles… d’autres vies, peut-être, ailleurs… Votre pensée irradie de vous, c’est un soleil… Peut-être plus que la pensée, c’est vous, oui… Vous… Partout… Comment savoir que la petite planète est toute ronde ? Parce que votre esprit en fait le tour… il est proche et loin à la fois… Il est déjà au creux des lointaines étoiles… Vous voulez que je vous dise un secret… Je crois bien que votre esprit n’a pas besoin de voyager… Il est déjà partout !… A la fois… Partout… La Vie… en vous, déjà… partout… et depuis toujours… Cela circule, oui. Cela circule… C’est en vous, et c’est aussi en moi et en la Terre… en les autres et dans les étoiles… au cœur des soleils et jusqu’au cœur aussi de toutes vos cellules…
Vous savez, il y a du fer dans votre sang… mais il n’y avait pas de fer dans l’univers, tout au début des temps : ce sont les étoiles qui l’ont fabriqué… c’est vrai !… Et vous l’avez maintenant qui circule dans vos veines… Vous êtes fait de la même matière que l’univers !… Et vos cellules contiennent la même eau que les premiers océans qui emplirent le monde… La même eau. Vous pensez à cela ?… C’est formidable !… C’est prodigieux… Tout est relié… Vous êtes tout… et Tout est vous… La Vie émane de vous et elle vous fait, en même temps… Vous pouvez toucher du bout des doigts les frontières de l’univers…

[Début de la phase d’unification] Et voilà l’autre chose que je voulais vous proposer : votre conscience est comme un phare, capable d’illuminer la nuit la plus profonde… Elle voit au bout des temps, même la plus lointaine étoile… Tournez-la vers vous, oui ! Tournez-la vers vous… Comme si votre esprit plonge maintenant en vous… C’est une aspiration profonde… puissante… Un vortex !… Et vous plongez… loin… profond en vous… et l’univers s’ouvre !… Comme si votre corps lui-même se retourne comme on retourne un gant – je sais, c’est une curieuse image – c’est la puissance d’aspiration de votre esprit qui plonge en vous qui fait cela… il retourne et entraîne tout… et cet univers-là est sans limite, aucune… sans limite… vos bras s’étendent sans plus rien atteindre… Pure énergie !… Vous entrez au sanctuaire indescriptible où tout a été créé… la Source de tout, de toutes choses… et de vous aussi… et les frontières mêmes de ce que vous pensiez être « vous » se fondent au Tout… sentiment terrible et délicieux, effrayant et inexorable… car vous savez que vous venez de là… Quelque chose l’a toujours su… C’est l’univers de vos rêves, le souvenir de la Matrice originelle… Oui, la Source de tout… Et maintenant… [ici commence la phase thérapeutique] »  

Comme il existe différentes inductions en hypnose dissociante, il existe 8 grandes familles d’inductions hypnotiques « en ouverture », de type Humaniste.
Les inductions Humanistes sont accessibles à tous : c’est simplement une autre manière d’utiliser l’Hypnose pour travailler sur soi, guérir ou changer. Tout le monde peut ainsi en profiter. Ce que le thérapeute racontera, durant son induction hypnotique inversée, dépendra évidemment de la personne; de son histoire de vie et de son caractère à elle (synchronisation).

Par ailleurs, une personne à tendance psychotique aura moins de risques de décompenser durant une induction hypnotique « en réunification » qu’avec un processus destiné à augmenter la séparation entre le conscient et l’Inconscient, comme c’est le cas en hypnose ordinaire… L’induction hypnotique Humaniste est probablement même la seule forme d’hypnose utilisable avec les personnes ayant cette fragilité psychologique.

Les indications de l’Hypnose Humaniste sont les mêmes que celles des autres formes d’Hypnose, l’apport de la psychothérapie en plus, d’où de très bons résultats dans les problèmes d’origine existentielle, les blessures émotionnelles du passé, la dépression, les crises d’angoisse, le soutien psychologique dans certains cancers ou l’aide lorsque la personne est « perdue dans sa vie ».

Écoutez cette induction d’Hypnose Humaniste
enregistrée par Olivier Lockert

Nota : comme déjà dit, cet exemple ne peut être que subjectif et incomplet, car toute induction humaniste exige la participation active de la personne, qui parle et décrit son expérience en permanence, ceci afin de conserver un maximum d’enracinement et de densifier le travail effectué. Rien ne peut donc remplacer un réel accompagnement humain, avec toute la spontanéité et l’interactivité que cela suppose.

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Auto-Hypnose

 

Exemple d’induction hypnotique pour l’Auto-Hypnose

L’Auto-hypnose consiste à entrer par ses propres moyens en État Modifié de Conscience. Il existe pour cela une multitude de techniques – en fait, les mêmes que dans les différentes formes d’Hypnose, mais auto-appliquées.
Il y a là une sorte de paradoxe, dans le sens où, en cas de perte de conscience (état complètement dissocié), on ne pourra plus compter sur les protocoles pour aider l’Inconscient, il n’y aura « plus personne » pour donner les suggestions hypnotiques ! On misera alors sur un effet « d’intention » : l’attente de la personne à propos de ce qu’elle espère de sa séance aura tendance à se réaliser…
Bien sûr, il est préférable que la personne en auto-hypnose reste « en partie consciente » : non pas consciente au sens ordinaire, sinon cela signifierait qu’elle n’est pas en état d’hypnose, donc qu’elle ne pourra pas profiter des capacités et bénéfices que cet état spécial apporte. Non, on parle bien de la fameuse « Conscience »,  celle que décrit l’Hypnose Humaniste et qui nous permet aussi de savoir que l’on rêve… alors même que l’on dort profondément !… Les anciens l’appelaient aussi « observateur caché » ou « observateur de soi-même » : la part de nous qui ne dort jamais, qui est toujours consciente… et que beaucoup nomment aujourd’hui « la Conscience ». C’est elle qui vous permet de lire ce texte aujourd’hui, qui fait que vous êtes « conscient », tout simplement… Sa présence nous est si naturelle et habituelle que certaines personnes, pourtant bel et bien « en transe » (en auto-hypnose ou avec un hypnothérapeute) jugeraient « ne pas avoir été en état d’hypnose » – tant on garde l’impression de conscience, d’être éveillé… alors même que tout le monde (à l’extérieur de nous) voit bien que l’on est « complètement parti » : en transe ! Tout comme on vit notre rêve… alors que, forcément, on dort profondément.

Cette conscience « toujours là » est ce qui permet de se donner les suggestions et autres directives (à l’Inconscient) pendant les expériences d’auto-hypnose.

Les techniques de langage de l’auto-hypnose sont simples, car d’une part la personne se parle à elle-même, donc elle est naturellement « dans son propre langage », et d’autre part, en cas de résistance consciente, il serait impossible de s’auto-administrer de la confusion, un double-lien, du saupoudrage (phrases subliminales, cachées) ou toute autre technique « éricksonienne » habituelle… Pour cela, forcément, il faut un thérapeute extérieur, qui puisse nous surprendre et passer outre notre esprit conscient, si c’est lui qui bloque.

Même espérer un signaling (mouvement inconscient qui témoigne d’un travail intérieur) est possible, mais assez « sensible », dans le sens où il serait très facile de « tricher » avec soi-même, même involontairement, et de déclencher une « réponse de l’Inconscient » qui n’en est pas réellement une… Exemple : dois-je manger encore du chocolat ? « Oui !!! » fait le signaling !!! Parce que j’en suis conscient et que, plus ou moins malgré moi, je l’influence… Un vrai « signaling » est inconscient – alors que l’auto-hypnose permet à la personne de préserver une forme de conscience. C’est donc possible, mais un peu risqué, si on cherche vraiment une réponse « pure », non-influencée (il faut être très très neutre par rapport à soi-même).

Ainsi, rien ne vaut l’Hypnose « à deux », accompagnée, où le thérapeute a l’énorme avantage de « ne pas être nous », d’avoir un autre point de vue sur notre situation, d’être donc « vraiment neutre ». Un accompagnant extérieur n’est pas pris dans les illusions inconscientes qui nous masquent les voies de sorties possibles. Il peut ainsi m’aider là où je suis aveugle et incapable d’agir…
Un thérapeute extérieur pourra faire ce que je ne peux pas : pointer du doigt d’éventuels cercles vicieux comportementaux ou psychologiques, et agir sur eux avec des techniques que je ne pourrais pas m’auto-appliquer…

Malgré tout cela, même si l’auto-hypnose ne peut pas remplacer l’intervention d’un thérapeute extérieur, elle est précieuse dans bien d’autres domaines, plus communs et moins graves que les troubles qui amènent en psychothérapie, comme la qualité de vie au quotidien ou le développement personnel, par exemple, et en soutien d’une hypnothérapie accompagnée.

Voici donc un exemple simple d’auto-hypnose que vous pourrez appliquer tout de suite sur vous.
Il s’agit de l’adaptation de l’induction d’Hypnose classique dite du « crâne de cristal ». Vous y reconnaitrez des références « humanistes ». Bien sûr, vous pourriez utiliser bien d’autres inductions d’auto-hypnose, à votre goût, qui pourraient être tout à fait différentes.

Tout d’abord, vous n’aurez pas besoin de vous parler à voix haute, mais simplement de penser en suivant au plus près la trame du script donné en exemple ci-dessous. Vous devrez penser à la seconde personne (« tu » ou « vous ») afin de vous dissocier au mieux (on parle ici d’auto-hypnose ordinaire, et non « humaniste » où il n’y aurait pas de dissociation).
Si cela vous aide, enregistrez ce petit texte, dites-le à votre manière, adaptez-le, sans changer toutefois les tournures de phrases (syntaxe hypnotique). Quand vous aurez saisi l’esprit, vous n’aurez plus besoin de rien – car un enregistrement, c’est toujours « du réchauffé » : privilégiez toujours la communication vivante et instantanée, même avec vous-même !

« Bon… installe-toi au mieux… respire tranquillement… Ok, ferme les yeux et imagine qu’il y a un point sensible posé sur ton front, entre les deux yeux, et juste un peu plus haut sur le front… C’est un point coloré peut-être [ex : « bleu »] C’est vivant… ça bouge, ça vibre… Tu remarques que tes yeux sont attirés par la lumière colorée, n’est-ce pas ? Les globes oculaires convergent vers la lumière bleue… Garde la tête bien droite, à l’horizontal. La lumière va monter un peu plus haut sur le front et les yeux vont la suivre… La lumière monte très doucement sur le front, tu peux quasiment la sentir… la sentir vraiment… Et cela contracte certaines muscles du visage… et les yeux, bien sûr…
La tête a tendance à vouloir basculer vers l’arrière, retiens-là… Tu la laisses juste osciller… Tu peux croire qu’elle va osciller de plus en plus et que cela pourrait se voir, de dehors, mais en vrai, le mouvement est imperceptible – c’est vrai – et c’est curieux de savoir cela : tu sens que cela bouge de plus en plus, et en même temps tu sais que quelqu’un qui te verrais, là maintenant, ne verrais rien du tout, juste que tu parais plus contracté que d’habitude… On a parfois une drôle de tête quand on entre en transe… Cela peut te faire sourire, intérieurement…

Et la lumière va s’éloigner très doucement du front… Tu ne la sentais plus vraiment, n’est-ce pas ?… Parce qu’elle s’éloigne… et c’est normal : suis-là !… Elle monte… Elle monte… Haut devant toi… Garde la tête bien droite et laisse tes yeux la suivre… Et le noir de derrière les paupières peut devenir plus lumineux, étrangement… Cela brille comme des flashs, au coin des yeux ou devant les yeux… Parfois, on dirait qu’on a comme des yeux, phosphorescents, qui nous regardent de très près, juste en face de nos yeux à nous … ça fait bouger les globes oculaires… Alors, tu vas faire deux choses : d’abord, tu suis la lumière, aussi loin qu’elle t’emmène…
La tête bascule de plus en plus fortement vers l’arrière : commence à la laisser faire… et désire que la main droite
[ou gauche] s’envole à la suite de la lumière… Ce n’est pas vraiment que la main est accroché à la lumière, je ne sais pas, c’est plutôt comme si la force de la lumière redescend en toi – cela se sent dans le ventre, le plexus – et emporte la main… Pas besoin de rien faire… Juste désirer que la main se soulève et s’envole…
Parfois, il faut la pousser un peu, pour qu’elle bouge plus vite… la décider à bouger, maintenant… et puis aussitôt la remercier d’un sourire intérieur, dès qu’elle commence… Voilà… c’est très bien… Alors, elle va se diriger à son rythme vers le visage… et tu n’as même pas besoin de t’en occuper… Car ton esprit peut s’envoler avec la lumière bleue, encore et toujours plus loin…

Et tu sais pourquoi tu fais cette expérience d’hypnose… Alors, pas besoin d’en dire plus… Rien à penser… Tout se met en place… tout seul… Laisse juste faire… Laisse faire… et aies le désir de [l’objectif atteint]… Et quand la main va… toucher le visage… alors lâche tout !!… Laisse-toi aller… Peut-être l’esprit va s’envoler encore plus loin, plus haut ?… Et qu’y a-t-il, tout là-bas ?… Ou peut-être tu te sens plus aspiré en toi ?… Parfaitement conscient des bruits et du monde autour… ou peut-être plus du tout… cela n’a aucune importance… LAISSE FAIRE !… Aie confiance… Tu baignes dans des forces de vie que personne ne contrôle volontairement… LAISSE FAIRE… et profite… Souris intérieurement et remercie déjà la vie pour tout ce qu’elle va t’apporter de bon…« 

Dès que la main touche le visage, ou si elle s’affaisse sur la jambe, bref dès qu’il se passe quelque chose : laissez-vous vraiment aller, faits-vous confiance. Même s’il vous semble être toujours conscient. Puis, attendez simplement l’envie de bouger, le signe que « ce sera fini ». Cela peut être après 2 minutes ou une demi-heure…
A ce moment-là, prenez une bonne respiration et réorientez-vous tranquillement dans la pièce. Gardez encore les yeux fermés un moment, puis rouvrez-les en prenant soin de remercier votre esprit profond de ce moment avec vous-même.

Vous saurez si vos séances portent leurs fruits par les changements concrets qui surviendront d’eux-mêmes dans votre vie quotidienne. Il n’y a pas d’autres et de meilleurs indices !
Comme je vous l’expliquai plus haut, l’auto-hypnose ne possède pas la même « force de suggestion » qu’une induction menée par quelqu’un d’autre, mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas en attendre de grands effets – certains, qu’un hypnothérapeute extérieur aurait du mal à obtenir chez vous.
Bien sûr, comme expliqué au-dessus, vous ne pourrez pas utiliser (si vous les connaissez) la majorité des techniques qu’un thérapeute utiliserait pour activer votre Inconscient (Milton-modèle, suggestions cachées, etc.). Vous serez également coincé dans vos mécanismes inconscients, qui ne vous font voir qu’une facette de la réalité, et souvent là aussi voilée d’illusions.
Le seul « risque » de l’Auto-Hypnose est donc de ne pas travailler sur les vrais problèmes, de se cacher involontairement la vérité à soi-même, de se limiter ainsi et de rester dans de vieilles croyances ou convictions, ce qu’un bon thérapeute « bousculera » (gentiment) en vous guidant vers l’atteinte de vos objectifs (santé, qualité de vie…) – tout comme un entraîneur le ferait avec un sportif, la subtilité de l’approche psychologique – et éventuellement humaniste – en plus.

L’Auto-Hypnose est malgré tout un outil irremplaçable d’équilibre personnel, de bien-être et de connaissance de soi. Vous pourrez l’apprendre aussi plus facilement si une tierce personne vous aide à découvrir les sensations de l’État Modifié de Conscience, ne serait-ce qu’une fois.
Ensuite, vous les retrouverez par vous-mêmes et pourrez expérimenter à loisir !

Écoutez une induction d’auto-hypnose

Nota : lorsque vous aurez compris comment fonctionne une induction d’auto-hypnose, n’hésitez pas à vous enregistrer vous-même, sur une musique que vous aimez (ou pas de musique du tout). Votre texte peut être globalement « non-spécifique », car c’est votre intention sous-jacente qui guidera votre travail inconscient. Votre intention (ce pour quoi vous faites votre séance) étant présente, nul besoin d’en rajouter durant l’expérience d’auto-hypnose : votre Inconscient sait pour quoi vous agissez et connait votre désir de changement. Il procèdera donc en conséquence.

A lire :
. « Auto-hypnose pour débutants« 
. « 18 Séances d’auto-hypnose pour débutants« 
. Ecoutez des séances gratuites sur Youtube

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Exemple d’Auto-ancrage hypnotique

Voici pour vous un exemple d’auto-ancrage, par Olivier Lockert, improvisé et enregistré en direct durant une formation de « Technicien » en Hypnose Ericksonienne. La musique est également composée par Olivier Lockert.
La différence avec la guidance individuelle d’un hypnothérapeute est que le thérapeute travaille à ce moment-là avec tout un groupe (une soixantaine de personnes). L’induction est donc assez généraliste, le langage est « tout-terrain » (non-spécifique) et les points abordés forcément moins personnels que si Olivier Lockert vous accompagnait, vous.
La technique est suffisamment simple pour s’adapter à tous les niveaux de compréhension d’un groupe de débutants, ce qui donne un caractère assez métaphorique à l’expérience. Sentez-vous libre de modifier à votre guise ce que vous entendrez durant cet enregistrement afin que les mots et pensées entendus vous correspondent vraiment.

La vidéo réalisée au moment de cet accompagnement improvisé montre de nombreuses lévitations spontanées du bras parmi les personnes de la salle, dont un bon nombre bien « parties » dans les étoiles !… Même si l’implication est différente lorsqu’on vit une expérience « en vraie », par rapport à la simple écoute d’un enregistrement, tranquillement à la maison : pourquoi pas vous, alors ?
Écoutez cela avec l’intention de réaliser quelque chose d’important pour vous, ou bien gardez-le pour un moment propice ou spécial de votre existence. Et réécoutez-le ensuite dans le même état d’esprit.
Techniquement parlant, l’accompagnement se situe entre la Nouvelle Hypnose et l’Hypnose Humaniste, dans le style habituel d’Olivier Lockert, tel qu’on le retrouve dans ses livres.

Écoutez une induction d’auto-ancrage hypnotique

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POUR EN SAVOIR PLUS

> Week-end Auto-Hypnose <
> Séances d’Hypnose Gratuites <